Livre yiddish « Shtetl. Mon foyer détruit. Souvenirs », illustré de 31 lithographies
Issachar Ryback
Datation
Type d'objet
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Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Né à Elisabethgrad dans l’Empire russe, aujourd’hui en
Ukraine, Issachar Ryback (1897-1935) est un peintre aujourd’hui peu connu du
public mais qui a joué un rôle essentiel dans les mouvements artistiques
d’avant-garde qui ont révolutionné l’art juif au début du XXe siècle.
Ryback s’inscrit à l’école d’art de Kiev entre 1911 et 1916.
Fortement influencé par le mouvement des expéditions ethnographiques lancé par
An Ski (Shloyme Zanvl Rapoport, 1863-1920) dans la « zone de résidence » où
sont confinés l’essentiel des juifs de l’Empire russe, il participe lui-même à
deux expéditions en 1915 et 1916. Lors de la seconde, il visite avec El
Lissitzky (1890-1941) de nombreuses synagogues, dont les motifs peints et
sculptés vont lui inspirer un nouvel alphabet artistique. À la suite de la
révolution de 1917, il est engagé comme professeur de dessin par le comité
central de la Kultur Lige – association prônant un renouveau de la culture
yiddish – fondée à Kiev en 1918, dont El Lissitky et Chagall font également
partie.
En 1918 Ryback co-écrit avec Boris Aronson (1899-1980) dans
la revue Oyfgang un article théorisant l’apport de l’art populaire comme retour
à la tradition et à la judéité, mais aussi à l’Orient et à l’archaïsme. Après
un bref passage à Moscou puis à Berlin, l’artiste s’installe à Paris en 1926.
Exposé dans les meilleures galeries européennes, il meurt soudainement en 1935.
Considéré comme le chef-d’œuvre de Ryback, l’album a été
publié en 1923 mais la plupart des planches datent de 1917. Shtetl,
littéralement « petite ville » est le nom donné à une bourgade d’Europe
orientale abritant une forte communauté juive. Les illustrations décrivent
ainsi la vie quotidienne dans le shtetl natal de Ryback avant sa destruction
par les pogroms organisés en Ukraine entre 1918 et 1922. Mais un événement
tragique plane sur l’œuvre : l’assassinat du propre père de l’artiste en 1921
par les troupes ukrainiennes de Symon Petlioura. L’évocation du village disparu
est aussi un rappel de ce drame personnel.
Sources
https://mahj.org/fr/decouvrir-collections-oeuvres-clefs/shtetl-mayn-khorever-heym-gedekhtnis-shtetl-mon-foyer-detruit
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