Datation

1923

Type d'objet

Style

cubisme

Lieu de création

Allemagne, Berlin

Dimensions

hauteur 49 cm — largeur 34 cm

Numéro d'inventaire

04126

Identifiant Urban

88718
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Description

Né à Elisabethgrad dans l’Empire russe, aujourd’hui en Ukraine, Issachar Ryback (1897-1935) est un peintre aujourd’hui peu connu du public mais qui a joué un rôle essentiel dans les mouvements artistiques d’avant-garde qui ont révolutionné l’art juif au début du XXe siècle.

Ryback s’inscrit à l’école d’art de Kiev entre 1911 et 1916. Fortement influencé par le mouvement des expéditions ethnographiques lancé par An Ski (Shloyme Zanvl Rapoport, 1863-1920) dans la « zone de résidence » où sont confinés l’essentiel des juifs de l’Empire russe, il participe lui-même à deux expéditions en 1915 et 1916. Lors de la seconde, il visite avec El Lissitzky (1890-1941) de nombreuses synagogues, dont les motifs peints et sculptés vont lui inspirer un nouvel alphabet artistique. À la suite de la révolution de 1917, il est engagé comme professeur de dessin par le comité central de la Kultur Lige – association prônant un renouveau de la culture yiddish – fondée à Kiev en 1918, dont El Lissitky et Chagall font également partie.

En 1918 Ryback co-écrit avec Boris Aronson (1899-1980) dans la revue Oyfgang un article théorisant l’apport de l’art populaire comme retour à la tradition et à la judéité, mais aussi à l’Orient et à l’archaïsme. Après un bref passage à Moscou puis à Berlin, l’artiste s’installe à Paris en 1926. Exposé dans les meilleures galeries européennes, il meurt soudainement en 1935.

Considéré comme le chef-d’œuvre de Ryback, l’album a été publié en 1923 mais la plupart des planches datent de 1917. Shtetl, littéralement « petite ville » est le nom donné à une bourgade d’Europe orientale abritant une forte communauté juive. Les illustrations décrivent ainsi la vie quotidienne dans le shtetl natal de Ryback avant sa destruction par les pogroms organisés en Ukraine entre 1918 et 1922. Mais un événement tragique plane sur l’œuvre : l’assassinat du propre père de l’artiste en 1921 par les troupes ukrainiennes de Symon Petlioura. L’évocation du village disparu est aussi un rappel de ce drame personnel.

 


Sources

https://mahj.org/fr/decouvrir-collections-oeuvres-clefs/shtetl-mayn-khorever-heym-gedekhtnis-shtetl-mon-foyer-detruit

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