Romain

Élève à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Victor De Haen ne remporta aucun prix et c’est par ses propres moyens qu’il se rendit plusieurs fois à Rome. C’est durant le premier de ses séjours qu’il réalise ce buste idéal qu’il intitula Le Romain. Quoi que le buste n’échappe pas à la mollesse des formes qui caractérise beaucoup de sculptures de Victor De Haen, il y a une recherche de synthétisation formelle qui n’est pas sans évoquer, anticipativement, le large courant de retour au style qui marqua profondément la sculpture occidentale durant la 1ère moitié du XXe siècle. Pour Bruno Fornari, nombre des œuvres de Victor De Haen « témoignent d’un classicisme un peu appliqué que transcendent parfois un certain italianisme mêlé de références à Meunier et à Lambeaux » et d’ajouter que « ce mélange aboutit parfois à des réussites comme ce buste de Jeune Romain » (1990, II, p. 340).

Depuis Rome, où il séjourne, Victor De Haen adresse une lettre au Conseil communal de Schaerbeeck en date du 20 février 1900 par laquelle il propose l’acquisition de son buste Le Romain :  « J’ai rapporté en Belgique un buste en bronze fait pendant mon premier séjour en Italie. Ce buste, que nos meilleurs artistes ont été unanimes à apprécier favorablement et qui est en ce moment chez le statuaire Rombaux [Egide] rue fraikin 14, représente un type historique : « le Romain ». Je sollicite de votre bienveillance, Messieurs, l’acquisition dudit buste pour être placé au musée communal. Le prix en serait de 1200 francs. Ayant conservé un souvenir ému de la réception grandiose qui me fut fait par ma commune natale, quand je fus proclamé prix de Rome, je crois pouvoir espérer, Messieurs, que vous voudrez bien comme alors, honorer un artiste schaerbeekois de votre protection. ». 

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2021