Le silence de la tombe
Julien Dillens
J. Petermann
Datation
Type d'objet
Techniques
Style
Lieu de création
Inscriptions
"J.Petermann fondeur Bruxelles"
Dimensions
Identifiant Urban
Description
Le Silence de
la tombe est une sculpture monumentale en bronze de Julien Dillens. Elle
orne depuis 1897 l’entrée du cimetière de Saint-Gilles à Uccle, où repose
d’ailleurs l’artiste.
Cette nécropole,
inaugurée en 1895, avait été entièrement conçue par l’architecte communal
Edmond Quentin qui en avait également dessiné le portail à l’étrusque.
Celui-ci se présente sous la forme de deux piliers inégaux, décorés
d’obélisques en relief. Avant d’entrer, le visiteur est dominé par le plus
grand de ces piliers (7 m de haut) sur lequel trône la statue
(2,63 m), allégorie du silence sépulcral, représentée sous les traits de
quelque déesses antiques. Assise, une urne serrée contre la poitrine, elle
invite à garder le silence, les
deux doigts de la main gauche posés sur les lèvres. On ne distingue pas bien son
visage, ombragé par le vaste drapé qui recouvre le corps massif de la femme.
Si
l’image est assez convenue et traditionnelle, même pour l’époque de Dillens, Le
Silence est considéré par beaucoup comme l’un des chefs-d’œuvre de
l’artiste. Le symboliste Jean Delville, dans une lettre du 25/12/1897
écrivit : « (…) l’impression qu’elle m’a produite a été grande !
Cette sybille de bronze est empreinte de ce que j’appellerais volontiers le
style du Mystère (…)».
Un
auteur signant Timon relève à propos du Silence, dans les colonnes du journal
Le Matin (20/09/1906, p.3), l’influence de Michel Ange, évoquant la
sculpture de La Nuit dans la chapelle des Médicis. On peut aussi citer
la Sybille de Delphes, peinte dans la Chapelle Sixtine, et dont le
thème, la posture et la puissance physique semblent résonner dans l’œuvre de
Saint-Gilles. On admirera par ailleurs la virtuosité du travail du drapé, à la
fois lourd et fluide. Dans son souci de réalisme et de fidélité au modèle –
dans le cas présent, l’épouse de l’artiste a posé (Marchal 1912, p. 202),
Dillens modelait systématiquement ses statues nues avant de les couvrir
d’étoffe.
Il existe une version en plâtre du Silence de la Tombe, mesurant le tiers du modèle d’exécution et conservée au Musée d’Ixelles (inv. CC 867 / KIK-IRPA). Une copie en bronze de 76 cm de haut est conservée au Musée Middelheim à Anvers (inv. MID.B.045/KIK-IRPA).
Julien Dillens fut véritablement un sculpteur de plein air et concevait mal la vie d’une statue dans le confinement d’une maison bourgeoise. Depuis ses débuts comme ouvrier-sculpteur de chantiers, notamment sur celui de la Bourse avec Auguste Rodin, il a orné les places, les monuments et les grandes maisons de Bruxelles. On citera notamment Le Travail et Le Droit qui décorent l’hôtel de ville de Saint-Gilles. Il est considéré comme l’un des plus grands sculpteurs belges de son temps.Sources
Archives
Administration communale de Saint-Gilles, s.n.
ENGELEN, C. et MARX,
M., La sculpture en Belgique : à partir de 1830, Louvain, 2006, vol.
III, p. 1296-1303.
DEROM, P. et
al., Les sculptures de Bruxelles, Bruxelles, 2000, p. 28, 130.
DEJEMEPPE, P. & DE
STAERCKE, J.-P., Le silence et les tombes : une histoire du cimetière
de Saint-Gilles, Bruxelles, 2016, p. 4, 28.
EYLENBOSCH, A., Julien
Dillens (1849-1904) ou Le grand œuvre irréalisé. Exposition : Hôtel de
Ville de Saint-Gilles, Bruxelles, 1992, p. 39-40.
MATTHIJS, G.M., Julien
Dillens, sculpteur, 1849-1904. Exposition : Hôtel de Ville de Saint-Gilles,
Bruxelles, 1955, p. 85-86 .
Indépendance Belge 25/11/1923.
MARCHAL, E., « Notice sur Julien Henri Dillens », Annuaire de l’Académie
royale de Belgique 78, 1912, p. 177-205.
Le Peuple 30/12/1904 (avec
gravure) et 25/10/1897.
L’Étoile belge 07/10/1896.
Sur l’artiste :
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