Lou COCODY-VALENTINO héritière de Hélène DE RUDDER (1869-1962)

Barbara Salomé Felgenhauer est une artiste pluridisciplinaire pratiquant la photographie, le film, la performance et l’installation. Elle envisage sa pratique comme une recherche en constante évolution. La question du récit est essentielle, elle s’intéresse à l’impact de celui-ci, au pouvoir des mots et des idées. Elle utilise le récit à la fois comme une expérience d’émancipation et d’autonomisation vis-à-vis des normes et des stéréotypes de genre, comme force créatrice d’univers pour induire de nouveaux rapports aux mondes.

Barbara Salomé Felgenhauer (ESA Saint-Luc à Liège – 2013 et ENSAV La Cambre à Bruxelles – 2022) a reçu le Prix de la Fondation Boghossian 2022 pour Terrapolis. Son travail a été exposé en Belgique, en France et en Italie. Elle travaille actuellement à Bruxelles dans son atelier avec la collective A.02 aux sein des Ateliers Mommen.

Lou Cocody-Valentino (MQ, 1994) est une plasticienne au langage visuel ancré dans le souvenir d’une enfance insulaire. Ses travaux questionnent une géographie personnelle, se déployant en installations composites. Celles-ci résultent d’un processus d’expérimentation autour de la couleur, de la composition, de la translucidité des matériaux. Lou expérimente avec des matériaux glanés, cherchant entre eux le point d’orgue à travers diverses techniques ; couture, sculpture, teinture, sérigraphie… Son travail tend à la création d’un corpus d'œuvres poreux, répondant à la question de l’influence que peuvent avoir territoires et paysages sur l’identité. Sa pratique se centre sur le paysage en tant que personnage, à travers une représentation abstraite. Si l’intérêt d’une représentation du paysage naît d’une forme de nostalgie, il s’ajoute à cet aspect un besoin de picturaliser une narration où le paysage joue un rôle de témoin. Témoin des traces, passages et érosions, des vécus - monolithe et fragile. Néanmoins, ce personnage-paysage est subjectif, utopique, poétisé. Les dernières pièces de Lou s’axent sur la représentation de paysages aquatiques. Elles évoquent un monde de strates géologiques et de flore sous-marines. (instagram)

Hélène Du Ménil épouse en 1890 le sculpteur Isidore De Rudder (1855-1943). Dans les journaux d’époque et jusqu’à des publications scientifiques plus récentes, l’image passée à la postérité est celle d’un véritable tandem artistique, lui dessinant les cartons des broderies qu’elle exécute ou se charge de faire exécuter par son équipe de brodeuses. Mais, tout comme pour les Cauchie, l’exacte répartition des tâches entre les époux n’est pas complètement connue.

Hélène est originaire d’Ypres mais passe son enfance à Tournai avant d’emménager à Uccle avec sa famille. À l’instar de Caroline (Lina) Voet-Cauchie, elle fréquente l’école professionnelle pour filles du 26 rue du Poinçon à Bruxelles, où elle reçoit le diplôme du premier degré pour la broderie en 1889 et où elle expose en même temps que Caroline Voet en 1898 pour les 25 ans de l’institution.

La qualité et la finesse des broderies d’Hélène De Rudder sont unanimement louées et admirées. Cependant, malgré toute sa dextérité, son travail de recherche en matière d’innovations techniques – contrastant d’ailleurs avec un choix iconographique plutôt traditionnel (la famille, la maternité, la religion…) –  et vraisemblablement ses capacités de gestion d’équipe, elle reste dans l’ombre de son époux, présenté comme le créateur. Si elle reçoit des commandes publiques notables, comme celles pour le Palais des colonies de Tervuren en 1897, pour l’hôtel de Ville de Bruxelles et celui de Saint-Gilles, c’est  à son mari que s’adressent les autorités. 

Elle reste active après la Première Guerre mondiale et ferme définitivement son atelier en 1925.