La rue des Minimes

"Carabain a aussi peint la dernière partie populaire de la rue des Minimes qui menait vers les Marolles. Selon l’ancien titre de cette aquarelle, La rue des Minimes à hauteur du n°116, nous devrions nous trouver ici dans la partie de la rue qui s’appelle aujourd’hui rue Montserrat. L’artiste ne s’est pas placé réellement derrière le Palais de Justice, comme le suggère le titre, mais sur le coin de la rue du Faucon qui descend à gauche vers la rue Haute.

Ici il n’y a plus de trottoir et le caniveau se trouve au milieu de la rue pavée. À droite, nous voyons, à côté de la grande maison, l’escalier qui mène à la rue Wynants et juste derrière le mur de la rampe d’accès au Palais de Justice.

Le côté gauche de la rue est occupé par des maisons d’ouvriers qui comme d’habitude sont chaulées en blanc, dont la première à l’avant-plan n’a qu’un niveau d’habitation. Un peu plus loin dans la rue, une palissade en bois cache des maisons à moitié détruites : c’est le terrain entre la rue de l’éventail et la rue Notre-Dame de Grâce. D’après les données de la liste des rues bruxelloises, il semble qu’en 1897 dans cette partie de la rue des Minimes, quelques maisons aient été abattues ou étaient déjà détruites, et que l’on construisait sur d’autres parcelles. On reconnaît à l’arrière plan les tours de l’église des Minimes.

Une comparaison avec la photo prise en 2010 montre qu’aujourd’hui il ne reste rien de cette partie de la rue, à l’exception du Palais de Justice. C’est en partie la conséquence de la bombe volante qui tomba à cet emplacement pendant la seconde guerre mondiale. En 1956-1962, le Foyer bruxellois construisit, entre la rue du Faucon et la rue Notre-Dame de Grâce, un complexe de cent cinquante logements sociaux répartis en six pavillons. L’actuel ascenseur vers la place Poelaert se trouve sur la petite place créée par la mise à bas d’un petit bloc de maisons entre cette dernière partie de la rue et la rue de l’épée." (1)