L’église Notre-Dame de Bon-Secours depuis la rue des Grands Carmes

"La rue des Grands Carmes était à l’origine une partie de la rue du Chêne. Au XIV^e siècle, les gens prirent l’habitude de la nommer d’après le couvent qui, depuis 1249, s’étendait du coin de la rue de l’Étuve jusqu’au mur de la première enceinte. Après avoir été reconstruits suite au bombardement de 1695, le couvent et son église furent détruits en 1797 sous le régime français. La rue commence rue du Marché au Charbon et est interrompue par la rue du Midi, depuis le milieu du XIX^e siècle, elle s’achève rue de l’Étuve.

L’aquarelle montre le premier tronçon de la rue des Grands Carmes en direction de la rue du Marché au Charbon, avec à gauche la rue de la Gouttière. Les rangées de maisons qui sont dessinées avec précision par Carabain résument l’histoire architecturale du centre ville. La maison du coin au n^os1-3 de style baroque tardif date de 1696, un an après le bombardement. Son pignon d’origine avec le pseudofronton et les volutes existe toujours. La restauration douce de 1990 a libéré la façade de sa couverture en ciment et désormais l’ordonnance baroque bien conservée des briques et du grès est à nouveau visible. La petite maison basse au n°5 a été remplacée en 1914-1915 par une nouvelle construction avec une façade en style éclectique. Les maisons aux n^os7, 9 et 11 sont de vieux immeubles, probablement avec un noyau du XVII^e siècle. Au XIX^e siècle elles ont été transformées avec une façade d’esprit néo-classique. Ensuite leur rez-de-chaussée subit au XX^e siècle une modernisation. Une restauration récente entraîna aussi aux n^os7 et 9 la disparition de l’enduit, tandis que le n°11 recevait un nouveau pignon à gradins. Les maisons de l’autre côté de la rue ont toujours leurs enduits de façade, bien qu’ils ne soient plus blancs depuis longtemps. Un immeuble a maintenant une façade avec des éléments art-déco.

En 1897 la rue comptait encore de nombreux magasins. Avec ceux-ci s’achevait la partie de la rue des Grands Carmes qui aboutissait rue du Marché au Charbon. Cette longue rue était très commerçante. La jolie maison XVII^e siècle au n°87, visible à l’arrière-plan, abritait un droguiste et fabricant de vernis. À gauche il y a l’église Notre-Dame du Bon-Secours dont on aperçoit les tours au-dessus des toits. Avant le voûtement de la Senne cette église baroque se trouvait tout près d’un bras de la rivière. Elle a été construite au XVII^e siècle à la place de l’ancienne chapelle de l’hôpital Saint-Jacques, qui avait été fondé au XII^e siècle pour héberger les voyageurs nécessiteux et les pèlerins.

Au cours des années, les anciens magasins souvent spécialisés de cette rue ont fermé leurs portes les uns après les autres, mais le quartier connaît depuis peu un renouveau. C’est certainement grâce aux cafés et aux restaurants qui attirent les clients avec leurs terrasses, même si les riverains s’en plaignent parfois." (1)